« Etre enseignant n’est qu’une fonction parmi tant d’autres. Il faut la reconnaître comme tel et lui laisser la place nécessaire pour qu’elle puisse respirer en tant que fonction et non en tant qu’individu. Je parlerai plus d’une disposition à se laisser traverser par les courants de la vulnérabilité et de la fragilité, d’emprunter les chemins de traverse et de toucher une certaine folie au quotidien. L’ambiance est plus importante que la technique, c’est elle qui la colore. Il s’agit d’une écoute, de l’absence de comparaison. Si la technique ne peut pas me rendre plus vivant alors elle ne sert à rien. Cette folie me dit que je peux m’autoriser à ressentir ce que je dois ressentir. A ne plus avoir peur d’avoir peur. Devenir toujours plus en intimité avec ma propre vacuité. Cela montre l’inutilité d’entretenir une quelconque image, y compris l’image de celui qui n’a plus d’image!
Un bon enseignant est toujours plus vivant. L’idée est de ne pas devenir un fonctionnaire de son art, où le style, la standardisation de la méthode tiendraient une place prépondérante mais de rester disponible à cette discipline qui coule de soi et dont il est inutile de parler. Le style n’est pas important, ce qui compte est l’individu. La standardisation n’est pas bon signe, la personne doit rester au centre du processus. Le yoga est organique, vivant. Il n’est qu’un prétexte. » C. Pisano exprime de manière très juste ce qu’est être enseignant de yoga. C’est avant tout être pleinement, sans jouer de rôle, sans coller à une image. C’est se mettre à nu, sans complexe, sans barrière ni croyance donc. Exposer sa vulnérabilité c’est aussi rendre accessible des nuances et une profondeur de l’âme, que certain appelerai « connection ».
La fonction de l’ensignant est de guider au sens où il permet à chacun de découvrir ce qu’il a en lui. Il ne lui apprend rien, il ne donne rien, faire prendre conscience que toute la sensibilité est déjà là et qu’il suffit juste de la r-éveiller.